Femmes & carrière

Charge mentale (partie 1) : cet emploi à temps plein qu’on ne voit pas

Il est 7h45. La nuit dernière j’ai eu l’impression d’être réveillé aux 15 minutes. Mon fils de 2 ans pleure parce qu’il ne veut pas mettre ses chaussures. Je pense déjà à ma rencontre avec ma cliente à 9h où je devrai avoir l’air calme, reposée et surtout compétente et j’ai le goût de pleurer. Ça, c’est ma vie de maman. Heureusement ce n’est pas toujours comme ça.

Est-ce que ça t’arrive toi aussi, avant même de commencer ta journée de travail, d’avoir déjà pris 53 décisions, désamorcé 4 crises et couru un mini sprint matinal pour être à l’heure à la garderie? Est-ce que toi aussi tu essais parfois de te rapprocher de ce modèle impossible : la mère parfaite? Aujourd’hui, je te parle de charge mentale et surtout comment apprendre à faire taire la culpabilité qui l’accompagne.

Le piège de la Mère parfaite

Si je te dis Mère parfaite… tu sais tout de suite de quoi je te parle. Elle cuisine tous ses repas maison (100% santé et bio), elle a une maison impeccable, elle est toujours patiente et bienveillante quand ses enfants sont en crise, elle participe à tous les comités scolaires et elle excelle dans son travail sans jamais perdre son sourire.  Le problème, c’est que pour essayer d’être cette mère idéale… on finit par tout porter mentalement, tout le temps. Et ça, c’est ce qu’on appelle la charge mentale.

La charge mentale, c’est tout ce travail invisible qui habite notre esprit en continu. Ce n’est pas seulement faire les choses, c’est penser à les faire. C’est anticiper, planifier, organiser, suivre et rappeler (plusieurs fois) à notre famille les tâches à faire. Ce poids mental constant, généralement assumé par les femmes, crée une pression énorme qui épuise, culpabilise et finit par user. Ce n’est pas une question d’efficacité ou d’organisation : c’est une question d’inégalités persistantes, souvent normalisées, entre les rôles familiaux et professionnels.

Notre rôle par défaut

Dans notre société, la mère reste encore trop souvent le parent par défaut. Non, ce n’est pas biologique. Ce n’est pas parce que nous sommes nées femmes qu’on a une prédisposition naturelle à gérer les lunchs, les rendez-vous médicaux ou les émotions d’un enfant!

Les femmes assument aussi encore, en majorité, la planification des tâches familiales et ménagères. Mais même lorsque le partage semble équitable en apparence, il ne l’est pas toujours dans la qualité : papa s’amuse en donnant le bain pendant que maman fait la vaisselle.  

Quand tu travailles, tu culpabilises. Quand tu es avec ta famille, aussi.

Est-ce qu’il t’est déjà arrivé de travailler un peu plus que d’habitude et de te sentir comme une mauvaise mère? Mais aussi de prendre un congé maladie parce que ton enfant est malade et de te sentir comme une mauvaise employée?  

Ce que tu vis, ça s’appelle la double contrainte. C’est quand tu es coincée entre deux attentes contradictoires (être une employée engagée et une mère entièrement disponible). Peu importe ce que tu choisis, tu as l’impression de décevoir. Résultat? Tu culpabilises, tu doutes, tu t’épuises à essayer de combler les deux. Et c’est là que la charge mentale explose : tu te surinvestis pour diminuer ta culpabilité auprès de ton enfant ou de ton employeur.

Ce que tu dois retenir

Tu n’es pas faite pour tout porter.

Tu n’as pas à tout réussir.

Tu n’as pas à te sentir coupable de faire de ton mieux, chaque jour, avec ce que tu as

La semaine prochaine, je te partage des pistes concrètes pour alléger cette fameuse charge mentale, à la maison comme au travail. A suivre!

Source : Livre Le mythe de la mère parfaite, L. Zephyr et J. Brazeau (2025)

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