Se fixer des limites au travail

Dire non, prioriser son bien-être, préserver son énergie — ce sont des gestes essentiels pour prendre soin de soi, de son équilibre travail-famille et surtout d’éviter de faire un épuisement professionnel. Mais je sais, ce n’est pas facile à faire. Quand j’ai commencé ma pratique privée, j’ai eu beaucoup de difficulté à dire à des clients que mon horaire était complet et qu’ils allaient devoir attendre.  Pourtant fixer des limites peut t’aider à faire ce qui doit être fait pour produire un travail de grande qualité.

Dans un premier temps, il est important de différencier deux grands types de limites. Il y a les limites dites rigides qui sont essentielles pour ta santé physique et psychologique (ne pas travailler plus de 40h), ces dernières sont donc non négociables. Les limites dites souples qui sont des gestes de bienveillance envers toi (ex. : ne pas regarder constamment sa boîte courriel), qui peuvent être flexibles.

Comment fixer tes limites par rapport à toi-même?

Évite de te mettre toi-même en état de surcharge de travail :  Cette situation survient particulièrement lorsqu’on gère mal son temps. Pour découvrir des stratégies concrètes, je t’invite à consulter mes deux publications sur les lois clés de la gestion du temps afin de respecter tes propres limites et éviter tes propres pièges.

Comment fixer ses limites avec tes collègues?

Comprendre la motivation avant de dire non : Cela permet de garder une relation harmonieuse et respectueuse (et de te sentir moins coupable). Garde l’esprit ouvert et tente de comprendre le besoin qui est derrière la demande en posant des questions. Sois honnête par rapport à tes besoins (pourquoi tu mets tes limites). Explore avec ton collègue les autres solutions possibles.

Fixe-toi des périodes où tu es indisponible : Tu éviteras ainsi de te faire constamment déconcentrer.

Choisis les sujets dont tu veux parler ou non : Ne te sens pas obligé de parler de chose qui te rende mal à l’aise. Tu peux simplement écouter, changer de sujet ou quitter la conversation.

Nomme de quelle manière tu souhaites recevoir de la rétroaction : Tu pourrais demander qu’on te donne des précisions sur ce qui t’est reproché en utilisant des faits. Tu pourrais dire que tu souhaites que ce soit fait en privé, à un moment convenu et non sur-le-champ.

Protège-toi de l’énergie négative des autres : Nomme que tu comprends que la personne vit quelque chose de difficile, mais que tu as besoin de préserver ton énergie aujourd’hui.

Comment fixer ses limites avec ton supérieur.re?

Ton supérieur ne sait pas tout. Il ne sait peut-être pas toutes les tâches que tu gères, les obstacles réels que tu rencontres, que certaines demandes sont contradictoires et que tu travailles déjà au maximum de ta capacité. Voici quelques pistes pour faciliter la communication.

Fixe les attentes avant et pendant un projet : Demande à clarifier les échéances, les priorités et les ressources disponibles (temps, équipement, budget, personnel, compétence).  Assure-toi d’avoir tout ce qu’il te faut pour réussir.  Sois clair et respecte-toi quant à ce que tu peux raisonnablement accomplir.

En cas de surcharge, propose des solutions : Analyse ta charge de travail, identifie tes obstacles ou ce qui te stress (temps, outils, compétences, interruptions) et suggère une piste de solution (ce dont tu as besoin pour réussir) : délégation, report, ajustement de budget ou de priorités.

Sois engagé.e et professionnel.le : Montre que tu as à cœur la réussite de l’équipe et de l’entreprise. Tu peux exprimer ainsi tes limites : « Je ne veux pas promettre quelque chose que je ne pourrai pas livrer sans nuire à la qualité de mon travail. »

Demande des éclaircissements afin établir tes priorités Demande : « Qu’est-ce qui est prioritaire selon toi? Quelles tâches vois-tu comme les plus importantes à accomplir? Que puis-je remettre ou déléguer? »

Demande de l’aide supplémentaire : soutien, formation, nouvelles ressources, mentorat, etc.

Que ce soit avec toi-même, avec tes collègues ou ton supérieur, chaque limite que tu poses est un pas vers plus d’équilibre et de bien-être. Prends le temps de t’écouter, de nommer ce qui est important pour toi, et de créer un espace professionnel qui te ressemble… un espace où tu peux t’épanouir sans t’épuiser.

Source : https://www.strategiesdesantementale.com/resources/se-fixer-des-limites-saines-au-travail